
Symptômes des crises d’angoisse : les reconnaître et les comprendre
Avant de commencer cet article, j’aimerais faire un mini-débrief avec vous.
Vous avez identifié des symptômes bizarres dans votre corps et vous vous demandez soit si vous faites une crise d’angoisse, soit si vous avez un problème plus grave.
J’ai identifié 5 manifestations qui alarment le plus chaque personne que j’accompagne :
- rythme cardiaque qui s’emballe ou cœur qui bat fort
- respiration difficile ou sensation d’étouffement
- sentiment de tomber dans les pommes
- sentiment de sortir de son corps
- sentiment de tomber dans le vide
Ce sont les ressentis physiques les plus « traumatisants » et qui amènent rapidement vers la peur de mourir. Si vous avez fait tous les diagnostics médicaux avec un professionnel de santé ou un médecin et qu’aucun problème ou maladie n’a été diagnostiqué, alors je vous rassure : vous n’allez pas mourir.
Comme je sais que vous rassurer avec ce petit texte aura peu d’impact sur vos angoisses, je vous invite à me consulter pour en discuter.
Vous faites régulièrement des attaques de panique ou des crises d’angoisse aiguë et vous vous demandez si vos symptômes ne sont finalement pas le signe que vous avez une maladie ?
Vous avez des manifestations de sensations bizarres dans votre corps et vous vous demandez si vous n’êtes pas en train de faire une crise d’angoisse ou d’anxiété ? On vous a parlé de trouble panique, de trouble anxieux ?
Vous avez consulté votre médecin pour un diagnostic, mais même votre médecin n’a pas été capable de vous donner une explication qui diminue votre trouble panique ?
Quand je faisais des crises d’angoisse, comme vous, j’étais à l’affût des moindres sensations physiques de mon corps. Dès qu’il y avait des symptômes bizarres, je me demandais si je n’allais pas faire une nouvelle crise. J’étais anxieux de ce qu’il pourrait m’arriver.
Je crois que la sensation que je détestais le plus, c’était cette impression de sortir de mon corps, de ne plus être connecté au monde réel. Quand je ressentais ça, je me demandais si je n’avais pas un problème de santé mentale.
Malheureusement, quand on vit ces symptômes et que l’on n’a aucune explication rationnelle de pourquoi on ressent ça, on peut vite partir dans de la paranoïa. Comme Clément, qui était venu me voir en séance et qui avait le cœur qui battait très fort dans beaucoup de situations, et qui avait peur de faire une crise cardiaque.
Si j’avais pu lire cet article quand j’avais mes angoisses, je pense que ça aurait largement diminué mes facteurs d’inquiétude et de stress. Je crois que comprendre les causes, ce qu’il se passe, peut aider à aller mieux.
Symptômes des crises d’angoisse : tout est normal
Quand on vit une crise d’angoisse ou d’anxiété, on a l’impression que ce qu’on vit n’a pas de causes logiques. Que tout devient source d’angoisse. Qu’on est totalement en train de perdre pied. Lors de mon premier trouble panique, même le médecin de l’hôpital était incapable de me rassurer.
Eh bien, je veux directement vous rassurer : toutes ces angoisses que vous vivez sont TOTALEMENT normales. Ultra désagréables, certes. Mais totalement normales. Vous vous dites sûrement que je suis fou de penser ça.
Pendant des années, j’ai pensé, dans toutes les situations où je faisais des crises, que je devais avoir un trouble mental. Comme vous, je me demandais si je n’étais pas en train de devenir fou. À chaque symptôme, j’imaginais une nouvelle maladie. J’ai compris de nombreuses années après ma crise que tout était normal. Que mon esprit ne me voulait que du bien. Aussi fou que cela puisse paraître.
L’activation du signal d’insécurité
Alors pourquoi la crise d’angoisse se déclenche-t-elle ?
Je ne vais pas vous expliquer ici tous les détails du fonctionnement de la crise, mais il faut comprendre un truc important.
Quand, dans des situations de vie, le mal-être, l’inconfort de l’angoisse et la peur s’installent, c’est que votre mental a identifié un danger dans votre environnement. Sauf que ce qu’il a identifié est pour vous totalement inconscient. En fait, quand vous faites une crise, votre mental cherche à vous protéger d’un risque potentiel. Votre mental cherche à vous protéger, même si vous pensez que c’est l’inverse.
Pourquoi ce signal de risque potentiel
Pour activer ce signal de danger, votre cerveau checke en permanence l’environnement qui vous entoure. Je vous parle ici du cerveau reptilien. Celui qui nous sert à nous protéger de tout danger potentiel.
Et pour vous protéger, il a enregistré des événements passés qu’il a considérés comme potentiellement dangereux pour nous. Ainsi, votre cerveau reptilien analyse à chaque moment de votre vie votre environnement, pour voir s’il trouve une ressemblance entre la situation présente que vous vivez et une situation qu’il a déjà vécue où il s’est senti en insécurité.
Donc, au moment où les symptômes désagréables s’activent, votre cerveau a juste identifié un risque potentiel et essaie de vous prévenir.
L’apparition des symptômes désagréables

J’ai voulu classer dans cet article les symptômes par catégorie pour vous expliquer pourquoi vous vivez différentes phases dans la crise d’angoisse. Je les ai classés par catégorie. Mais dans la vraie vie, souvent, tout est mélangé.
Donc, dans un premier temps, vous allez logiquement ressentir les symptômes désagréables suivants :
• de la transpiration, de la sueur abondante avec une odeur corporelle acide
• une sensation de souffle coupé et des difficultés à respirer, pouvant aller jusqu’à l’impression de s’étouffer
• une gêne dans le ventre ou la poitrine, une sensation d’oppression
• des frissons ou bien des bouffées de chaleur
• une envie de vomir et/ou des troubles digestifs
• des douleurs physiques ou une gêne au niveau du thorax
• des tremblements, des secousses musculaires
• palpitations cardiaques, cœur qui bat vite ou fort
• des palpitations
On reprend au début. Votre mental reptilien a identifié un risque potentiel. Il veut donc que vous réagissiez. Et pour ça, il prépare votre corps. Il prépare votre corps au combat, à la fuite ou à la sidération.
Votre cœur s’accélère pour que vous soyez prêt à fuir ou à vous battre. Votre respiration change pour vous rendre instantanément réactif. C’est comme si vous étiez face à un péril réel. Un ours ou un tigre, par exemple.
Sauf que cette menace, vous n’en avez absolument pas conscience, car le déclencheur est souvent très dur à voir. Et vous allez donc commencer à essayer de calmer les symptômes. C’est là que les ennuis vont commencer.
L’augmentation des symptômes
Comme vous êtes en train d’essayer de vous calmer, mais que votre cerveau a identifié une menace pour vous, il va encore plus chercher à augmenter les symptômes pour encore mieux vous préparer. Il n’attend pas que vous calmiez les symptômes, il attend que vous réagissiez.
D’un côté, votre mental identifie le risque, vous y prépare, et de l’autre, votre cerveau émotionnel rationalise. Sauf que, comme le reptilien est prioritaire sur toutes les autres fonctions, tant que la menace n’aura pas disparu (en quittant la situation, par exemple), les symptômes vont augmenter.
La création de la crise d’angoisse
La crise d’angoisse ou l’attaque de panique va commencer à arriver quand vous allez rationaliser de plus en plus. Vous savez, ce genre de phrases :
non mais ça va, il ne va rien se passer
détends-toi, ça va passer
tu ne risques rien, tu es dans un endroit sécuritaire
Est-ce qu’il vous viendrait à l’idée d’avoir ce genre de phrases face à un tigre ou un serpent venimeux prêt à vous attaquer ?
Là, c’est la même chose. Vous rationalisez avec votre mental émotionnel alors que votre esprit reptilien cherche à vous faire réagir : la crise s’emballe.
L’impression de devenir fou ou de perdre le contrôle
Cette impression de devenir fou vient justement de cette opposition qui se crée entre l’émotionnel et le reptilien. Le reptilien dit « attention danger » pendant que l’émotionnel cherche à le minimiser. Le mental s’emballe et le sentiment de devenir fou arrive.
Alors je vous le dis : vous ne deviendrez pas fou, jamais. J’ai essayé pendant 8 ans de crises d’angoisse et je n’y suis pas arrivé…
Je vous invite par contre à commencer à valider le signal du cerveau reptilien. À prendre conscience que si vous avez peur, que vous êtes angoissé, c’est normal. Absolument pas agréable, mais normal.
J’en parle un peu plus dans cet article sur que faire pendant les crises d’angoisse.
L’impression de perdre le contrôle est elle aussi liée au cerveau reptilien. Le cerveau reptilien cherche justement à vous faire réagir à tout prix. Il a la priorité sur tout. Tout le reste passe en second (boire, manger, réfléchir). C’est comme si vous n’étiez plus maître à bord. D’où cette impression de perdre le contrôle.
Je crois que je vais mourir
Ce sentiment, on l’a tous ressenti en faisant des crises d’angoisse. Pas une personne que j’ai vue en séance qui n’a pas ressenti ça. Et pas une personne qui n’a pas trouvé ça anormal.
Sauf que là aussi, c’est complètement normal. Votre mental a identifié une menace, se sent en insécurité et croit qu’il va mourir. Vous n’y pouvez rien. C’est juste votre mental qui fait son boulot pour vous protéger. Et à ce moment-là, la conviction que vous allez mourir devient viscérale.
Sauf que ça n’arrivera pas. Par contre, je vous invite à commencer à accepter que cette croyance est juste une croyance. Mais qu’au moment où vous la vivez, une partie de vous y croit à cent pour cent : ne luttez pas contre cette partie de vous.
Les symptômes de perte de connaissance
Je vous ai parlé des symptômes de début de crise. Puis des sensations de devenir fou ou de cette impression de mourir.
Je vais maintenant vous parler des derniers symptômes :
sentiment de ne plus savoir où on est
une sensation d’évanouissement
des sensations de vertige, d’étourdissement
sentiment que le corps nous lâche, que les jambes se dérobent
ressenti de tomber dans les pommes
ressenti de sortir de son corps
ressenti de basculement
ressenti d’enfoncement
ressenti d’être dans un tunnel
des engourdissements, des picotements ou fourmillements
Je ne vais pas vous expliquer le pourquoi de ces symptômes dans cet article. Vous pouvez retrouver ça dans cet autre article.
En tout cas, sachez que ces symptômes aussi sont on ne peut plus normaux. Vous êtes en train de revivre des sensations que votre corps a enregistrées. Tous ces symptômes sont des sensations de perte de connaissance.
Mais en aucun cas ça n’arrivera. Vous êtes juste sur une mémoire du corps.
Rien de ce que vous imaginez n’arrivera
Alors sachez bien une chose : rien de ce que vous imaginez, même le pire, n’arrivera. Personne n’est jamais mort d’une crise d’angoisse. Ça aurait pu m’arriver plein de fois en 8 ans. Pourtant je suis toujours là, et je n’ai plus de crises d’angoisse.
Mais quand vous le vivez, vous y croyez profondément, et c’est normal. C’est juste le mental qui s’emballe.
Là aussi, vous ne craignez rien. Votre mental n’explosera pas.
Il est juste inapte à réfléchir de manière rationnelle en période de crise.
Arrêtez de vouloir calmer les symptômes
Alors là, pour moi, c’est la première clé : arrêtez de vouloir calmer les symptômes pendant une crise. Ça évitera que la crise s’emballe. Juste commencer à accueillir ce qui se passe en vous.
Commencez à accepter que ce qui vous arrive est normal. Je vous invite à lire également cet article sur que faire pendant une crise d’angoisse.
N’écoutez plus les conseils des gens qui n’ont jamais fait de crises. La plupart du temps, même si leurs conseils sont pleins de bonnes intentions, ils sont totalement à côté de la plaque.
Arrêtez aussi d’écouter les gens qui vous jugent ou qui ne comprennent pas ce que vous avez.
En fait, comme ils n’ont jamais vécu une crise, ils sont incapables de se mettre à votre place. Car tant qu’on n’a pas vécu une crise, on ne peut pas comprendre ce que l’autre est en train de vivre.
Revenez à votre corps pour couper le mental
Je vous invite à commencer à observer les manifestations physiques de la crise ou de l’angoisse dans votre corps. Commencez à ressentir les sensations d’étouffement. Les sensations de cœur qui bat fort ou vite.
Vous ne risquez rien, vraiment. Juste de l’inconfort.
Commencer à observer vos sensations va permettre à celles-ci de diminuer petit à petit.
Personnellement, pour commencer à observer mes ressentis physiques quand je faisais des crises, j’ai dû me faire aider par un professionnel. Car les sensations étaient vraiment trop puissantes pour que j’arrive à laisser faire. Il y avait trop de peur.
Par contre, petit à petit, j’ai découvert qu’en observant vraiment, sans aller dans le mental justement, les sensations physiques étaient beaucoup plus faciles à accueillir.
J’ai découvert que quand je laissais vraiment faire et que je redevenais juste observateur, mes sensations physiques augmentaient, stagnaient, diminuaient et enfin disparaissaient.
Si vous avez essayé et que ça vous paraît compliqué de faire cet exercice seul, je vous invite à me contacter pour discuter de votre problématique.
Une simple discussion peut vous permettre d’ouvrir une voie vers un vrai changement.